Quels sont les métiers pour se mettre à son compte ?
Se mettre à son compte : choisir son statut juridique
Pour bien choisir votre statut juridique, il va falloir vous poser une série de questions telles que :
- Quelles sont les spécificités et exigences de votre nouvelle activité ?
- Quel niveau de responsabilité êtes-vous prêt à engager ?
- Voulez-vous être imposé sur le revenu (micro-entreprise) ou sur les sociétés ?
- Êtes-vous susceptible de bénéficier de l’allocation retour à l’emploi (ARE) ?
- Quel type de rémunération visez-vous ?
- De quel régime de sécurité sociale bénéficierez-vous ?
Pour une activité indépendante, il existe trois grandes catégories de statuts : les entreprises individuelles où l’indépendant est responsable en son nom propre (personne physique), les entreprises unipersonnelles où il engage son entreprise (personne morale) et le portage salarial où il est indépendant mais également “assimilé salarié”.
Les entreprises individuelles
Deux types d’entreprise individuelle peuvent être créés. L’entreprise individuelle simple et son cas particulier : la micro-entreprise (anciennement auto-entreprise). Attention, depuis février 2022, il n’est plus possible de créer une entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL).
L’entreprise individuelle simple
Si vous envisagez de créer votre entreprise individuelle, sachez d’abord qu’elle ne requiert pas de capital de départ et vos fonds personnels ne peuvent plus faire l’objet d’une saisie depuis mai 2022. En tant que personne physique, vous êtes assujetti à l’impôt sur le revenu et non à l’impôt sur les sociétés.
Vous êtes affilié au régime social des travailleurs indépendants. Contrairement à l’auto-entrepreneur, le calcul de vos charges sociales est effectué sur la base de vos bénéfices et non de votre chiffre d’affaires. Vous devez pouvoir produire une comptabilité complète et à jour. Enfin, votre chiffre d’affaires n’est pas plafonné mais vos cotisations sociales et vos impôts sont plus conséquents que pour une micro-entreprise.
Le régime de la micro-entreprise
Cette forme juridique particulière d’entreprise individuelle présente de nombreux avantages :
- franchise de TVA ;
- versement libératoire d’impôt sur le revenu ;
- comptabilité simplifiée (seulement livre de recettes et registre des achats)
- aucun risque pour vos fonds personnels ;
- gratuité et simplicité de création d’entreprise : directement via le site internet gouvernemental.
- fiscalité allégée : charges calculées sur la base du CA à hauteur de 22% et affiliation à l’impôt sur le revenu.
- éligibilité à l’ACRE (exonération partielle des charges sociales), pendant la première année d’activité.
La principale contrepartie à tout cela c’est qu’en micro-entreprise, votre chiffre d’affaires annuel est plafonné à 72600 euros. Au delà, vous passez en entreprise individuelle simple à moins de choisir d’évoluer vers statut d’entreprise unipersonnelle.
Les entreprises unipersonnelles
L’entreprise unipersonnelle est une société dont vous êtes le seul associé et détenteur de l’intégralité des parts. Vous agissez alors en tant que personne morale au nom de l’entreprise pour laquelle vous devrez rédiger des statuts d’entreprise.
EURL
Dans une entreprise unipersonnelle à risque limité, vous définissez le capital social de départ ainsi que votre rémunération selon vos capacités et besoin, vous pouvez par exemple faire le choix de ne pas vous payer sur une période donnée.
En outre :
- Le choix vous est laissé entre payer l’impôt sur le revenu en tant que personne physique ou l’impôt sur les sociétés via la personne morale qu’est votre entreprise ;
- En EURL vous êtes travailleur indépendant, et donc affilié au régime général de la sécurité sociale ;
- Vous êtes éligible à différentes prestations comme l’ARE (allocation chômage), l’ARCE, ainsi qu’à un accompagnement dans le montage et le développement de votre entreprise (NACRE).
SASU
Une société par actions simplifiée unipersonnelle permet souplesse et flexibilité dans la rédaction des statuts et malgré des exigences légales en matière de comptabilité, elle ne requiert un capital social minimum que d’1 euro et vous autorise à vous verser des dividendes plutôt qu’un salaire, le tout sans montant minimum.
Votre régime fiscal est par défaut l’impôt sur les sociétés mais vous pouvez opter pour l’impôt sur le revenu pour les cinq premières années d’exercice.
Vous êtes assimilé salarié : votre protection sociale est plus étendue que celle d’un travailleur indépendant mais vos charges sociales seront plus élevées. Dernier avantage non négligeable, vous pouvez bénéficier de l’ACRE ou de l’ACED, en cas de difficulté financière.
Le portage salarial
Cette forme juridique est à mi-chemin entre le salariat et l’entrepreneuriat. Tout en travaillant à votre compte, vous profitez de la plupart des avantages du salarié :
- Allocation chômage (ARE) cumulable avec les revenus issus de votre nouvelle activité ;
- régime de retraite et prévoyance ;
- allocation de solidarité spécifique (ASS) ;
- accès à des formations ;
- prise en charge des démarches comptables et administratives par la société de portage.
Néanmoins, ce statut présente également deux inconvénients majeurs :
- Vos charges sociales et vos impôts d’assimilé salarié sont bien plus lourds que pour les autres statuts ;
- vous reversez à votre société de portage des frais de gestion équivalant à un pourcentage de votre chiffre d’affaires (de l’ordre de 10%).
Vous vous demandez si potentiellement le métier de mandataire immobilier est fait pour vous ? Pour répondre à cette interrogation, rien de plus simple, faites le test que nous avons élaboré sur le lien ci-dessous !
En savoir plusSe mettre à son compte : quels sont les avantages et les exigences ?
Les avantages du travailleur indépendant
Se mettre à son compte offre de nombreux avantages assez conséquents, tant pour la vie professionnelle que pour la vie privée :
- en tant qu’entrepreneur, vous avez la possibilité de développer votre activité et avez donc des perspectives de gains nettement plus élevées qu’un salarié ;
- un diplôme n’est pas toujours nécessaire pour se mettre à son compte : c’est le cas du mandataire immobilier, dont la formation sera fournie par le réseau de mandataires qui l’accompagne ;
- vous avez un bon pouvoir décisionnel puisque vous n’avez pas de compte à rendre à une hiérarchie mais seulement à vos clients ;
- vous êtes maître de votre emploi du temps : vous avez toute latitude pour optimiser la planification de vos tâches et négocier les dates de livraison avec vos clients.
- conséquence directe du point précédent, vous pouvez consacrer plus de temps à votre vie personnelle, ce qui favorise l’équilibre vie pro vie perso ;
- vous bénéficiez d’une grande flexibilité de lieu de travail, que ce soit à la maison, en espace de coworking, en déplacement, en bref : selon vos besoins.
Les qualités et démarches pour se mettre à son compte
Si le travail indépendant a des avantages, ce n’est pas non plus donné à tout le monde. Il faudra en effet faire preuve de certaines qualités indispensables et mettre en place certaines habitudes pour réussir :
- avoir le sens de l’organisation, en effet, savoir prioriser les tâches à accomplir et optimiser un emploi du temps vous permettra d’être efficace et productif ;
- vous devrez impérativement faire preuve d’un bon sens du relationnel afin de constituer votre clientèle ;
- être rigoureux : travailler seul veut dire qu’il n’y aura personne pour vérifier votre travail, ou pour vous rappeler à l’ordre si vous vous laissez aller. Il faudra donc faire preuve d’auto-discipline et respecter votre propre planning.
Outre ces qualités personnelles indispensables, se mettre à son compte requiert une gestion d’entreprise de votre part. En effet, dès la création d’entreprise, vous devrez :
- mener une étude de marché ;
- établir votre business plan ;
- prendre contact avec les banques et les organismes publics (si vous avez besoin de financements).
- bien vous entourer : si vos besoins de comptabilité sont élevés, pensez à l’expert-comptable ; il peut aussi être utile de prendre contact avec un avocat ou un conseiller juridique.
- immatriculer votre entreprise au registre du commerce et des sociétés ;
- souscrire à une police d’assurance professionnelle ;
- ouvrir un compte bancaire professionnel.
Par la suite, vous devrez tenir votre comptabilité, gérer vos factures et votre portefeuille client, déclarer votre chiffre d’affaires et vos bénéfices etc.
Quelques idées de métiers pour se mettre à son compte
Se mettre à son compte : de multiples horizons
D’un point de vue théorique, il existe une très grande variété de secteurs où l’on peut se mettre à son compte, il faudra donc faire le tri selon vos critères.
Pensez dans un premier temps à ce que vous aimez et savez faire car vous lancer dans un secteur très porteur seulement parce qu’il est porteur revient à foncer droit dans le mur. Bien entendu, votre réflexion doit vous mener à un juste milieu, il ne s’agit pas non plus de choisir un métier sur un coup de tête, il serait tout aussi fâcheux que votre nouvelle activité soit une impasse à cause d’une concurrence trop élevée ou d’une demande client trop faible.
Si vous êtes intéressé par les métiers manuels, gardez à l’esprit que des métiers d’artisanat tels que la bijouterie fantaisie ou les loisirs créatifs ont subi de plein fouet la concurrence du e-commerce. En revanche d’autres métiers d’artisanat, liés au commerce alimentaire sont de plus en plus recherchés. En effet, les habitudes de consommation changent en France, on accorde de plus en plus d’importance au bio, à la qualité. C’est pourquoi si vous vous tournez vers les métiers de boulanger, de boucher ou de pâtissier, vous ferez face à une demande importante. Attention cependant car il s’agit bien là de métiers de vocation.
Le bien-être constitue un autre secteur actuellement en vogue. Il débouche sur une importante diversité de métiers dont voici quelques exemples :
- nutritionniste ;
- sophrologue ;
- naturopathe ;
- masseur ;
- coach de vie ;
- esthéticienne.
Tous ces métiers sont très recherchés et demandent le plus souvent une formation assez courte. Néanmoins, en indépendant, vous aurez une rémunération inconstante. Par ailleurs, ce sont des métiers assez physiques et il est assez long de se constituer une clientèle.
Webmaster, community manager, web designer, développeur, les métiers du web et de l’informatique sont réputés pour être parmi les plus recherchés sur le marché du travail. Par nature compatibles avec le télétravail et habitués à la flexibilité, ce sont des métiers où il est facile de se mettre à son compte, pour peu qu’on ait le goût de toujours renouveler ses apprentissages et qu’on ne compte pas ses heures.
Un secteur propice à l’indépendance : les métiers de l’immobilier
Ce n’est pas forcément le secteur dont on parle le plus au quotidien ni celui auquel on pense tout de suite, pourtant il regroupe plusieurs métiers très favorables au travail indépendant.
La première raison à cela, c'est que l’immobilier est évidemment un secteur très porteur. En effet, la tendance à investir “dans la pierre” n’a pas été mise à mal par la crise sanitaire, on a en revanche constaté un changement dans les types de bien les plus prisés: ce sont désormais les maisons avec un espace extérieur plutôt que les appartements de centre-ville.
Ensuite, des métiers de l’immobilier tels que mandataire immobilier ont bénéficié de l’apparition et de l’essor des réseaux depuis une vingtaine d’années. Un réseau de mandataires immobiliers est une structure qui regroupe des professionnels dont le rôle est de mettre en relation des acheteurs et des acquéreurs potentiels en vue d’une transaction de bien immobilier. Le mandataire immobilier a donc un rôle similaire à l’agent immobilier mais n’a pas besoin de diplôme pour exercer. Le réseau ne peut être intégré que par des travailleurs indépendants et accompagne ces derniers en leur proposant des formations, un suivi, l’accès à des outils informatiques, bref, il leur fournit tout ce dont ils ont besoin pour réussir.
Enfin, il existe d’autres métiers de l’immobilier où l’on peut se mettre à son compte. On pense notamment à des métiers de gestion immobilière comme syndic de copropriété ou l’administrateur de biens. C’est également le cas de professions comme agent immobilier ou expert immobilier. Pour en savoir plus, rendez-vous sur cet article !
Avant de se mettre à son compte, il faut préparer le terrain : choisir son statut juridique selon la nature de l’activité et les critères personnels ; mener des études de marché ; établir un business plan, prendre contact avec d’autres professionnels. Vous devrez également bien comprendre ce que vous avez à gagner et à quel prix à vous lancer dans l’indépendance. Nous avons abordé quelques pistes susceptibles de convenir. Si vous vous demandez par exemple si le métier de mandataire immobilier est fait pour vous, n’hésitez pas à faire le test.
Vous vous demandez si vous êtes fait pour le métier de mandataire immobilier ? Si vous avez les qualités requises pour réussir dans ce domaine d'activité ?
Faites le test !FAQ : Comment se mettre à son compte ?
Quel est le meilleur statut pour se mettre à son compte ?
Cela dépend entièrement de ce que vous attendez. Par exemple, le statut aux charges sociales les moins lourdes est la micro-entreprise avec 22% du chiffre d’affaires réalisé. En contrepartie, cela vous limite à un CA de 72 600 euros par an. Si vous souhaitez la protection sociale la plus élevée pour un minimum d’administratif, pensez au portage salarial, mais ce sera au prix de charges sociales bien plus lourdes.
Quelles démarches pour se mettre à son compte ?
Déterminez d’abord le métier qui vous correspond le mieux et dans lequel vous réussirez le plus facilement. Faites ensuite une étude de marché et un business plan, prenez éventuellement un comptable et un conseiller juridique. Choisissez le statut juridique le plus adapté à vos besoins. Enfin, faites immatriculer votre entreprise au registre du commerce et des sociétés, prenez une assurance professionnelle et ouvrez un compte bancaire pour votre activité.
Peut-on se mettre à son compte sans argent ?
Les statuts compatibles avec l’indépendance ne requièrent pas de capital de départ. Toutefois, pour ouvrir un compte bancaire, immatriculer votre entreprise ou bien sûr les investissements de départ, il vous faudra une somme plus ou moins élevée selon le métier choisi. Sachez qu’il existe des aides publiques à la création d’entreprise comme l’ACRE (demande à formuler auprès de l’URSSAF).