Se tester pour sa reconversion professionnelle

Reconversion professionnelle : se tester avant de se lancer

L’importance du temps de réflexion

Trouver un métier dans lequel se reconvertir se fait en deux temps : la réflexion puis l’action. La phase d’action consiste à faire les démarches de recherche d’emploi ou de création de statut indépendant ou d’entreprise. Or, dans tous les cas, ces démarches reposent sur toute une série d’informations récoltées lors de la phase de réflexion :

• les raisons à l’origine du besoin d’évolution professionnelle ;
• les savoir-faire, les qualités personnelles et comment les transférer à un futur métier ;
• les goûts, les envies et les aspirations ;
• les limites personnelles (ce que vous acceptez ou non) et les contraintes externes (situation familiale, zone géographique) ;
• les réalités du marché de l’emploi, à savoir les perspectives offertes par un secteur donné d’un point de vue rémunération et évolution ;
• les besoins en formation ;
• les problématiques et solutions de financement de la reconversion.

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Entamer les démarches sans prendre convenablement le temps de se découvrir et de se renseigner revient donc à se lancer à l’aveugle. Aucune action viable ne peut en découler. Même lorsqu’on a une idée claire et précise de son futur métier et que la réflexion est moins longue, il faut tout de même le temps d’enquêter sur les réalités du secteur visé et de les confronter à la piste envisagée.

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Par ailleurs, le travail sur soi permis par cette phase de réflexion permet de dépasser les freins mentaux qui entravent le bon déroulement de la reconversion. Les connaissances sur soi acquises lors des tests de reconversion professionnelle permettent de prendre du recul et rationaliser des peurs telles que :

• la crainte de ne pas avoir les compétences requises ;
• le regard des autres ;
• la peur de ne pas savoir où l’on va ;
• les difficultés à financer ce projet.

Les objectifs des tests de reconversion professionnelle

Tester sa reconversion professionnelle fait donc partie de la phase de réflexion qui prépare le processus dans son ensemble. Il existe plusieurs types de tests mais ils ont tous en commun de poursuivre ces principaux objectifs :

• Premièrement, permettre à la personne qui souhaite changer de métier de faire ressortir toutes les compétences techniques et les qualités personnelles qu’elle possède. Petite précision : les compétences techniques sont les savoir-faire (ou hard skills) tels que la maîtrise d’un logiciel, la pratique d’une langue, la connaissance approfondie d’un domaine, etc. Les qualités personnelles (ou soft skills) sont les savoir-être tels que l’esprit d’équipe, la facilité d'adaptation, l’intelligence émotionnelle etc. Pendant tout son parcours professionnel, la personne a acquis de nouvelles compétences qui se sont ajoutées à celles provenant de ses études ou de sa scolarité. Par les tests, ces nouvelles compétences ressortent, ce qui ouvre la voie à de nouvelles idées de métier.
• Deuxièmement, aider l’individu à construire un projet professionnel qui soit le plus en accord possible avec son profil. C’est notamment l’un des buts du bilan de compétences : mettre en lumière les valeurs et les centres d’intérêt du candidat à la reconversion en analysant les raisons qui l’ont poussé à vouloir changer de métier. En recoupant ces résultats avec les soft skills et les hard skills, on peut alors commencer à envisager certaines pistes susceptibles de convenir à une réorientation.
• Enfin, les tests de reconversion ne se cantonnent pas à la théorie mais offrent aussi l’occasion de se confronter à la pratique. Le principe ici est de vérifier sur le terrain la validité de la piste en partant à la découverte d’un métier, notamment par un stage en entreprise.

Comment tester sa reconversion professionnelle ?

Vous l’aurez compris, il n’existe pas de test universel de reconversion professionnelle. Tester sa reconversion passe par plusieurs types de tests afin d’obtenir suffisamment de données utiles pour ce projet.

Vous pouvez décider d’effectuer la plupart de ces tests seul et en ligne, bien entendu, mais l’aide d’un professionnel du recrutement ou de la réorientation peut s’avérer très utile. Par exemple, un bilan de compétences peut-être réalisé auprès d’un prestataire privé payant. Le bilan est finançable par votre CPF. Vous pouvez également bénéficier d’un service gratuit : le Conseil en évolution professionnelle. La prise de rendez-vous est accessible via le site du service public. Le CEP permet, entre autres, de vous accompagner dans les différents tests de reconversion professionnelle. Enfin, ce genre de prestations est également accessible via un centre de formation ou un cabinet RH.

Passons à présent en revue les différents tests existants.

Les tests écrits

Ils permettent de dégager des idées de métier que vous pourrez tester de façon pratique dans un second temps. Il n’est pas obligatoire de tous les réaliser pour parvenir à un résultat, ce sont des outils pour vous guider, pas une recette à suivre ! 

1/ Bilan de compétences

Il est possible que vous ayez déjà eu à en faire un car il est parfois utilisé en dehors du cadre de la reconversion, en entreprise par exemple. Lors du bilan de compétences, vous êtes accompagné par un professionnel sur plusieurs sessions réparties sur quelques mois pour un total maximum de 24 heures de suivi. Il se déroule ainsi :

• une phase d’entretien où le professionnel s’informe de votre demande et de vos besoins puis définit avec vous quels tests vous allez réalisez par la suite ;
• une phase d’enquête où vous partez à la découverte de votre personnalité et de vos compétences via les tests, c’est là qu’apparaissent vos premières pistes de reconversion ;
• une phase de conclusion où votre accompagnateur vous expose ses résultats détaillés et vous aide à déterminer quelles pistes retenir ainsi que la marche à suivre pour la suite de votre reconversion : démarches de formation, de financement, de recherche d’emploi voire de création d’entreprise.

2/ Les tests de personnalité

Leur vocation est de faire ressortir vos valeurs, vos envies, vos traits de caractère mais aussi vos qualités personnelles. En bref, ces tests permettent de dresser votre profil.

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Ils peuvent être faits à part ou dans le cadre d’un bilan de compétences. Il en existe une multitude mais seulement certains d’entre eux sont réellement pertinents pour un projet de reconversion :

• Le test de psychologie positive : il a été mis au point par les chercheurs en psychologie Martin Seligman et Jordan Peterson. Le but du test est de mettre en avant vos principales “forces de caractères” parmi les 24 existantes. Par exemple : créativité, intégrité, intelligence sociale, leadership, prudence, humour. À chacune des affirmations qui vous sont présentées, vous devez cocher une case pour dire si cela vous correspond ou non. Le test comporte un peu plus de 200 affirmations, prend une quinzaine de minutes et est réalisable ici.
• Le test des intelligences multiples : le psychologue Howard Gardner a théorisé l'existence de 8 formes d’intelligence présentes à différents niveaux de développement chez chaque individu : verbale, spatiale, intrapersonnelle, interpersonnelle, corporelle, musicale et environnementale. Le but du test est de déterminer quelles sont les formes d’intelligence les plus sollicitées chez vous. Comme pour le précédent, il vous faudra estimer à quel point vous êtes d’accord avec chaque affirmation.
• Le MBTI : le Myers Briggs Type Indicator© est peut-être le test de personnalité le plus utilisé au monde. Il permet de découvrir lequel des 16 types de personnalités vous correspond en se basant sur des affirmations qui explorent quatre axes : 

1. comment vous dirigez votre énergie (extraversion/introversion) ; 
2. comment vous acquérez l’information (sensation/intuition) ; 
3. ce qui guide vos décisions (pensée/sentiment) ; 
4. la manière dont vous appréhendez ce qui vous entoure (jugement/perception).

Chaque type de personnalité est le résultat d’une combinaison différente de ces quatre axes, par exemple ESFJ pour Extraversion-Sensation-Feeling-Jugement. La méthode d’origine est payante et protégée mais Il existe plusieurs versions gratuites en ligne de ce test comme celle du site 16personalities.com/fr.

• Le SOSIE : ce test de personnalité est très prisé des recruteurs et tout à fait compatible avec un parcours de reconversion. Il consiste à sélectionner l’affirmation qui vous correspond le plus à chacune des 98 questions afin d’identifier vos traits de personnalité (persévérance, estime de soi…) et vos valeurs (liberté d’action, clarté des objectifs…) pour créer votre profil de “sosie” professionnel. C’est un test payant qui dure une trentaine de minutes.

3/ Le test métier

Aussi appelé test d’orientation, il sert à mettre en évidence à la fois vos centres d’intérêts mais aussi et surtout les hard skills acquises tout au long de votre parcours professionnel. La finalité est d’établir une liste de métiers potentiels correspondant spécifiquement à ces critères. La plupart des tests d’orientation s’appuient sur le modèle RIASEC établi par le psychologue américain John L. Holland. Les centres d’intérêts sont alors répertoriés selon six catégories :

• Réaliste : les actions manuelles et physiques ;
• Investigateur : la réflexion, l’apprentissage, le savoir ;
• Artiste : créativité, imagination ;
• Social : rapport à autrui, aide, rencontres ;
• Entreprenant : prise d’initiative, leadership ;
• Conventionnel : organisation, vérification.

Il faut retenir les affirmations que vous jugez les plus pertinentes pour chaque question. Un exemple gratuit et en ligne, ici.

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Les tests métier peuvent aussi comporter une partie “repositionnement”. Ce genre de test sert à évaluer la capacité du candidat à la reconversion à faire des démarches concrètes pour trouver un métier : contacter les organismes de financement, se renseigner sur la création de micro-entreprise, rédiger une lettre de motivation, etc.

Les tests sur le terrain

Après avoir dégagé quelques idées de métier pertinentes selon votre profil, il faut passer à une étape de vérification afin d’évaluer leur faisabilité d’une part et de confirmer que les métiers envisagés vous plairont vraiment en conditions réelles. Pour ce faire, voici quelques possibilités :

• La PMSMP (Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel). C’est un dispositif proposé par Pôle emploi qui vise à  offrir une immersion professionnelle dans un nouveau métier aux personnes bénéficiant d’un programme d’accompagnement social (statut demandeur d’emploi, allocataire RSA, CIVIS etc.) Elle dure 1 mois maximum, n’est pas rémunérée mais le bénéficiaire touche toujours ses indemnités habituelles. Le bénéficiaire signe un contrat avec l’entreprise et se plie au règlement intérieur mais n’est pas pour autant employé.
• Le stage d’observation pour adulte. Les stages en entreprise ne sont pas l’apanage des étudiants ou des personnes en début de carrière. En effet, dans le cadre d’une formation à la reconversion en centre agréé par exemple, il est possible et même valorisé de faire un stage conventionné au sein d’une entreprise. Ce genre de stage est en général très court (quelques jours).
• Le bénévolat. Même s’il ne permet pas forcément de découvrir une profession spécifique, le bénévolat est un bon moyen de découvrir un milieu professionnel, notamment l’aide à la personne ou le monde de la culture. Il permet en outre de commencer à se constituer un réseau professionnel.
• Les entretiens d’enquête professionnelle. Le principe est simple : prendre contact avec une personne pratiquant la profession qui vous intéresse et lui demander un entretien d’une vingtaine de minutes où vous lui poserez les questions sur la pratique du métier, sur sa perception de sa journée de travail, en résumé tout ce qui peut vous intéresser pour confirmer votre piste.

Tester la reconversion professionnelle dans l’immobilier

La reconversion dans l’immobilier : pourquoi pas ?

Quand on pense reconversion, on ne pense pas forcément au secteur de l’immobilier car on a tendance à penser qu’il faut forcément un haut niveau d’études et des qualifications spécifiques. 

Or, c’est une vision à nuancer : en effet, si certains métiers tels que promoteur immobilier ou administrateur de biens exigent des diplômes spécifiques, d’autres métiers sont bien plus accessibles. C’est le cas du mandataire immobilier, aussi connu sous les noms de conseiller immobilier indépendant ou agent commercial immobilier. 

Pour exercer cette profession, aucun diplôme n’est légalement requis : le mandataire immobilier évolue en tant qu’indépendant au sein d’une structure appelée réseau de mandataires immobiliers. Le rôle de ce réseau est multiple :

• permettre à ses mandataires membres de pouvoir exercer, par délégation, via des agents immobiliers détenteurs de la carte professionnelle habilitant à effectuer des transactions immobilières ;
• mettre à disposition des ressources techniques facilitant la réussite de leurs missions : logiciels de gestion de mandat, site d’annonces immobilières pour la prospection et la diffusion d’annonces, etc.
• fournir un suivi et un accompagnement des mandataires indépendants avec notamment plusieurs types de formations à la transaction immobilière : formation initiale, continue et mise à jour des prérequis obligatoires de la loi ALUR. Voici un article complet à ce sujet.

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On comprend donc que la personne qui aspire à devenir mandataire en immobilier n’a pas à se soucier de ses hard skills puisque les réseaux de mandataires se chargent eux-mêmes de former leurs membres. Ce qui compte donc avant tout ce sont les traits de caractère et les soft skills. Grâce aux différents tests de reconversion, vous êtes maintenant à même de vérifier si vous avez les qualités personnelles et traits de caractères recherchés pour travailler dans la vente immobilière.

Les types de profil adaptés aux métiers de l’immobilier

Les qualités et traits de caractère les plus valorisés dans le métier d’agent commercial immobilier sont celles qui permettent de favoriser à la fois les rôles de négociation, d’accompagnement et de conseil qui constituent l’essentiel de cette profession de commerce. On retrouve ainsi :

• l’écoute. Cette qualité permet à la fois de nouer de bonnes relations avec les clients et les autres acteurs du monde de l’immobilier (commerçant, autorités locales, notaires etc.) et aussi de savoir identifier avec précision les attentes et les besoins du client, afin d’y apporter les meilleures solutions ;
• l’empathie. Cette qualité vient complémenter l’écoute. Il s’agit ici d’être capable de se mettre à la place de son interlocuteur. Là où l’écoute permet de tirer parti de ce qui est dit, l’empathie sert à comprendre les non-dits, tout ce que le client n’exprime par verbalement pour une raison ou pour une autre. Être empathique permet de montrer à l’autre qu’on le comprend vraiment et d’anticiper ses besoins ;
• la curiosité et l’ouverture d’esprit. Le professionnel de l’immobilier doit continuellement chercher l’information : nouvelles opportunités de transaction, futurs travaux publics, évolutions en matière juridique. Pour cela il faut avoir l’envie et même le besoin de toujours voir de nouvelles manières d’actualiser ses connaissances, d’entamer des conversations avec de nouvelles personnes ;
• la rigueur et la persévérance : l’immobilier est un secteur où la concurrence est souvent élevée, surtout dans les grandes villes. L’exclusivité d’un contrat est loin d’être garantie. De plus, il n’est pas rare que le vendeur ou l’acheteur changent d’avis et que le processus de vente s’interrompe d’un seul cou. Il faudra donc de la rigueur pour ne laisser aucune chance au hasard et offrir une prestation de qualité. Il faudra aussi s’armer de patience et persévérer. 

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Pour aller plus loin, lisez notre article sur les qualités requises pour exercer ce métier. Si le métier de mandataire vous intéresse, faites le test et voyez si cela vous correspond !

Pour réussir sa reconversion, il est important de prendre le temps de la réflexion. Vous pourrez ainsi poser des bases saines pour la suite du processus. Les tests de personnalité et le bilan de compétences vous permettront dans un premier temps de dresser un profil de votre personnalité. ainsi que les savoir-faire dont vous disposez déjà. Dans un second temps, vous pourrez commencer à envisager quelques pistes sérieuses. Vous devrez enfin confirmer ces idées sur le terrain. Pensez au métier de mandataire immobilier, qui met l’accent sur le profil de personnalité plutôt que sur les compétences techniques. Apprenez-en plus ici !